Sucre
Nombre de messages : 136 Date d'inscription : 31/08/2005
| Sujet: La souche H5N1 montre des signes de résistance Sam 15 Oct à 4:09 | |
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- La souche H5N1 de la grippe aviaire montre des signes de résistance au Tamiflu, traitement considéré comme la première ligne de défense contre la maladie, font savoir des scientifiques.
© Reuters
Ces signes sont apparus chez une adolescente vietnamienne contaminée qui s'est rétablie en mars dernier après avoir contracté la souche hautement pathogène du virus, ont précisé ces chercheurs dont les conclusions détaillées paraîtront dans l'édition du 20 octobre de la revue Nature. Ces scientifiques soupçonnent également que la jeune fille a été directement infectée par son frère et non par des poulets, ce qui serait un cas rare de transmission d'humain à humain. Quand les bactéries et les virus développent des résistances à un médicament, il faut augmenter les doses, jusqu'à ce que le traitement soit totalement inopérant. C'est ce qui s'est produit avec de nombreux antibiotiques, en commençant par la pénicilline, et reste courant aujourd'hui dans les traitements antisida. Cette étude illustre le besoin de découvrir et d'employer de nouveaux traitements et d'élaborer rapidement un vaccin, ont souligné les chercheurs. "Je ne pense pas qu'il faille paniquer à cause de ces conclusions", a déclaré par téléphone Yoshihiro Kawaoka de l'Université de Wisconsin-Madison, qui a mené l'étude. Cela n'en reste pas moins inquiétant pour les médecins qui disposent d'un arsenal très limité contre la grippe aviaire quand celle-ci est transmise à l'homme. "C'est la première ligne de défense", a relevé Kawaoka. "C'est le médicament que de nombreux pays sont en train de stocker et on compte beaucoup sur lui." DEUX TRAITEMENTS La souche H5N1 transmissible à l'homme du virus de la grippe aviaire, apparue pour la première fois à Hong Kong en 1997, a infecté 117 personnes dans quatre pays d'Asie, dont soixante en sont morts, selon l'Organisation mondiale de la Santé. L'OMS redoute une mutation du virus qui se transmettrait alors d'humain à humain et provoquerait une pandémie potentiellement très destructrice en quelques semaines ou mois. Stocké aujourd'hui à travers le monde, le Tamiflu, oseltamivir sous son nom générique, est un traitement antiviral inventé par le laboratoire Gilead Sciences et produit par le groupe pharmaceutique suisse Roche. Un autre traitement, le Relenza (zanamivir) développé par l'australien Biota et commercialisé par GlaxoSmithKline est également efficace contre la grippe aviaire mais il se prend par voie nasale, ce qui est moins facile que le Tamiflu qui s'ingère par voie orale. Un traitement plus ancien contre la grippe, appelé amantadine, est déjà considéré comme peu efficace contre la souche H5N1. Les travaux ont déjà débuté pour mettre au point un vaccin mais cela peut prendre plusieurs mois, d'autant que la formule ne peut être déterminée avec précision qu'après l'apparition de l'épidémie et de la souche qui circule. MUTATIONS GENETIQUES Yoshihiro Kawaoka, qui travaille également à l'Université de Tokyo, a travaillé avec ses collègues au Japon et au Vietnam sur des échantillons prélevés sur une jeune fille vietnamienne de 14 ans, baptisée "patient 1". "Le patient 1 n'a eu aucun contact direct connu avec des volailles, mais s'est occupée de son frère de 21 ans (patient 2) qui était infecté par le virus H5N1", expliquent-ils dans leur étude. La jeune fille avait pris du Tamiflu de manière préventive trois jours avant de tomber malade. Elle a continué d'être traitée avec le médicament jusqu'à sa guérison. Les chercheurs ont trouvé plusieurs types de souche H5N1, dont certains présentaient des mutations génétiques presque totalement résistantes au Tamiflu. "C'est un mélange. Au sein de ce mélange, nous avons trouvé du virus hautement résistant. Quand on prend le virus dans son ensemble, il est partiellement résistant", explique Kawaoka. "Je pense qu'il est important de dire que la grande majorité des souches H5N1 sont toujours très sensibles à l'oseltamivir." "Même si nos conclusions ne se fondent que sur un virus prélevé sur un seul patient, elles soulignent qu'il pourrait être utile de stocker autant de zanamivir que d'oseltamivir dans l'hypothèse d'une pandémie de grippe H5N1", notent toutefois les chercheurs dans leur étude. Sucre | |
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