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 Des policiers en civil agressent un postier de 92

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Sucre

Sucre


Nombre de messages : 136
Date d'inscription : 31/08/2005

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MessageSujet: Des policiers en civil agressent un postier de 92   Des policiers en civil agressent un postier de 92 EmptyJeu 20 Oct à 1:39

Citation :
Réseau Résistons Ensemble
mardi 18 octobre 2005


Yannick, facteur à Nanterre, effectue comme tous les après-midis, son circuit de collecte. Au cours de celui-ci, il rencontre en plein centre ville, un de ses collègues collecteur qui a besoin d’un renseignement. Ils se font aborder par un individu qui se dit déménageur. Celui-ci veut qu’ils bougent rapidement parce qu’ils le gènent dans son boulot. Le ton est vif. Ils répondent qu’ils s’en vont, mais finissent leur conversation.

Changement brutal d’attitude : la demande est maintenant un ordre. Les collègues ne changent pas d’attitude. Des voyous ? Non, des policiers !

Après, difficile de savoir pourquoi. Mais en un quart de seconde, d’autres “déménageurs” sortis de nulle part tombent sur Yannick. Il ne voit rien, se retrouve à terre, pendant que l’autre est tenu en respect dans son véhicule par un des “déménageurs”, devenu subitement policier. De son véhicule, il assiste alors au massacre de Yannick. Alors qu’il est visiblement maitrisé au sol, un des déménageurs policiers lui assène ce que l’on appelle communément un coup de “saton en pleine poire”. Une dent en moins, le nez et la lèvre défoncés, 11 jours d’ITT.

Sur ce, intervention de la Police en uniforme qui pense d’ailleurs avoir à faire à une bagarre de rue. Ils embarquent les deux postiers. Le premier sort au bout d’une heure (vérification d’identité). Yannick reste par contre en garde à vue pendant 5 heures. Aucun appel téléphonique ne sera passé, ni à La Poste, ni même à la famille, malgré les numéros transmis par les deux postiers. Yannick est vu par le médecin appellé par la Police, à sa sortie de garde à vue.

Diagnostic : 11 jours d’Incapacité Temporaire de Travail (au delà de 7 jours, il s’agit d’un délit, donc relevant du tribunal correctionnel)

Plaintes, plaintes et plaintes
Nos deux collègues ont immédiatement porté plainte. La Poste a également déposé la sienne mardi 11 octobre en son nom mais également en défense de ses agents. Nous nous en félicitons, même si cela paraît logique. Cela étant, il y a fort à parier que les policiers en question, ne serait-ce que pour trouver un début d’explication à leur geste intolérable, en fassent de même.

Citation :
Notre tour viendra,
Reçu de Resistons.
mercredi 19 octobre 2005, cardabelle

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POURQUOI NOUS DEVONS RESISTER !

Le Mardi 11 octobre, j’ai été mis au courant par des voisins de l’expulsion des familles ivoiriennes habitant 2, passage du Gazomètre à Montreuil. Ma femme et moi, nous sommes rendus immédiatement sur les lieux pour leur porter assistance. Il a été décidé avec les familles et les personnes solidaires d’aller occuper la Maison de quartier Lounes Matoub, 4-6, place de la République à Montreuil, pour abriter les familles et les enfants ainsi que leurs affaires et ainsi interpeller la Mairie de Montreuil sur la nécessité de leur relogement.

Un grand mouvement de solidarité s’est déployé de la part des habitants de la commune et des environs. Dans l’après-midi, un membre du cabinet du Maire est venu à la rencontre des familles, leur proposant 3 jours d’hébergement en hôtels sur le département ou dans d’autres banlieues lointaines. Alors que leurs enfants sont scolarisés sur Montreuil. Les familles ont refusé la proposition estimant que leur situation resterait précaire. Le représentant de la mairie les a très clairement menacés d’une intervention policière afin de nous évacuer. Dans cette éventualité, les familles et les soutiens ont décidé de se barricader dans la salle d’activité de la Maison de quartier.

L’intervention commença vers 20 heures quand, à coup de bélier, les CRS défoncèrent la porte. Alors que nous nous tenions un peu en retrait en scandant des slogans contre les expulsions, ils nous encerclèrent et, après avoir renversé, jeté en l’air les sacs des familles, les tables du Centre et la nourriture qui s’y trouvaient, ils ont commencé à nous repousser vers la sortie. Inquiets pour les femmes et les enfants qui s’étaient réfugiés dans la cuisine, porte fermée, nous avons résisté sans violence en nous mettant en chaîne afin d’être témoin de leur sort, vue la violence de l’intervention.

En vain.

J’ai été projeté à terre et piétiné. J’ai eu beaucoup de mal à me relever. Pour activer le mouvement, un CRS a levé sa matraque, mais un gradé lui a fait signe de ne pas frapper. Il m’a dit : "Ca va, Monsieur ? " puis il m’a pris par le bras et m’a dirigé vers la porte tandis que mes compagnons étaient évacués très brutalement vers la cour, les uns après les autres ou par petits groupes.

Je me trouvais isolé et un des derniers.

J’ai été poussé dans la cour entre deux rangs de CRS. A mi-distance de la grille, j’ai essayé de parler au commissaire que j’avais vu le matin procéder à l’évacuation du passage du Gazomètre pour lui rappeler la présence d’enfants dans le local.

Il m’a dit : " C’est ça, c’est ça, Dégage !"
J’ai aussitôt tourné les talons, c’est alors que j’ai reçu un coup de poing sur le nez et un violent coup de matraque sur le côté gauche de la tête. Je suis tombé à la renverse sur des grilles renverséees. On m’a relevé, la tête en sang et j’ai dû perdre momentanement conscience. J’ai été soutenu par deux personnes qui m’ont emmené m’asseoir au café le plus proche où l’on a épongé le sang qui m’aveuglait et appelé les pompiers qui m’ont emmené à l’Hôpital de Montreuil avec ma femme.

Premier bilan : une côte cassée, la paupière gauche recousue, fractures du nez et multiples.

Tout ça ne serait pas grave.
Et pourtant !
Si je porte plainte, les instances du Ministère de l’Intérieur se retourneront contre moi. On pourra prouver que moi, homme à cheveux blancs âgé de 68 ans et invalide à 80 %, j’ai sauvagement agressé d’honnêtes gardiens de la paix dans l’exercice de leur devoir. Un travail comme un autre. Au point que certains d’entre eux bénéficieront probablement d’arrêts de travail pour l’occasion.

Pour ma défense, en garantie de moralité, je ne pourrais que faire état de ma douteuse qualité de cinéaste et écrivain, mentionnant, entre autres travaux, ma modeste contribution à Dupont-Lajoie l’un des films qui attira l’attention de mes concitoyens sur la recrudescence du racisme dans la doulce France. De toute façon, cela ne pourrait avoir qu’un faible impact : les machines à décerveler étant aux mains du Pouvoir, celui-ci sera vite digéré.

Aussi prenez garde.

En 1942, après avoir traqué les Juifs, la police française s’en était pris aux autres. En 2005, après les personnes à la peau bronzée, viendra notre tour. Faut-il absolument que la farce sinistre se répète ?

Mais c’est déjà commencé, je crois vous l’avoir montré.

Rappelons-nous toujours les mots du pasteur allemand Niemäller :" Quand on est venu arrêter les catholiques, je n’ai rien dit, parce que je n’étais pas catholique. Quand on est venu arrêter les juifs, je n’ai rien dit parce que je n’étais pas juif. Quand on est venu arrêter les communistes, je n’ai rien dit parce que je n’étais pas communiste. Quand on est venu arrêter les socialistes, je n’ai rien dit parce que je n’étais pas socialiste. Quand on est venu me chercher, il n’y avait plus personne pour me défendre.

Pour notre ministre de l’Intérieur, fils d’émigré de fraîche date, il n’est pas bon être étranger. Chaque semaine, de nouveaux charters s’envolent à tire-d’aile pour évacuer Africains, Maghrébins, Skri-lankais et autres sujets à peau bronzée.

Pour l’adepte du Karcher, qu’importe si ceux qui restent vivent avec leurs enfants dans la terreur, dans l’angoisse d’une rafle et à la merci d’employeurs indélicats. Nous attendons l’aurore d’une nouvelle Résistance. Quelques Français se sont déjà levés. Ils savent que s’ils ne le font pas, ce pourrait être bientôt leur tour. Ca l’est déjà .

Jean-Pierre Bastid

Sucre
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